On est 6 au départ ce lundi 19 décembre au soir. Pour un tour du monde en solitaire, c’est bien le minimum ! Après une soirée bien arrosée comme il se doit, nous partons faire le plein d’un autre carburant à la station du Vieux Port, en chantant Renaud, « c’est pas l’homme qui prend la mer…. », bien fort et bien faux !
Puis on s’amarre en bas de la Canebière, le point zéro du voyage, pour la photo de départ. Il est 2h du matin, on est prêt !
Vues les conditions costaudes prévues dans le golfe du lion, on décide de passer par Barcelone, plutôt que par les Baléares
A peine après avoir dépassé les iles du Frioul, un bon 25 noeuds nous propulse vers le large. C’est vraiment parti, et avec 2 ris à la grande voile s’il vous plait !
5H du mat, Hervé, le vieux loup de mer est obligé de tenir la barre car le pilote ne tient plus. On enregistre des rafales à 50 noeuds et des creux de 3 mètres.
Heureusement notre route est à la fuite, et les nouvelles voiles tiennent bien. On file à 9 noeuds… Quand l’aube arrive, on n’est pas très frais, mais quelle sensation face au spectacle wagnérien de l’océan !
Pour couronner cette première journée magique, 3 dauphins nous font la fête pendant 10 minutes. Virages serrés devant l’étrave, croisements, sauts…. Un bon signe diront les marins. Ont ils voulu me souhaiter bon voyage ?
Nous arrivons à Palamos en début d’après midi. Repos pour certains, kite pour d’autres.
Le lendemain, départ pour Barcelone, petite étape pépère en vent arrière. Ça fait du bien de sentir la mer se calmer.
Mon équipage me quitte le lendemain d’une belle soirée barcelonnaise. J’appareille pour Majorque en fin de journée, en solitaire cette fois… Une autre sensation..
Nuit tranquille sous voile par 15-20 noeuds grand largue. Mon réveil est calé toutes les 15 minutes car il y a de la circulation dans le secteur. Le vent tombe à l’aube, je passe la journée au moteur. Ne rien faire, se laisser bercer par la mer, lire et sommeiller toute la journée sans culpabiliser, une sensation salutaire. J’ai suivi la course du soleil de bout en bout et je crois que ça m’a fait du bien. Comme si on me remettait les pendules à l’heure…. Et surtout de ne pas être dérangé par toutes ces messageries plus aliénantes les unes que les autres !
Ce qui me surprend et me réjouis, c’est que depuis le départ on n’ait pas croisé un seul voilier. Cela augmente la sensation d’aventure.
L’arrivée à Majorque en fin de journée après 24h de nav est belle et émouvante…. C’est la première île du voyage.
Je choisis de nuit un mouillage au hasard sur Navionics. DODO
Le lendemain, je découvre une eau turquoise, un vent léger de 12-15 noeuds qui invite au kite surf. Quelle liberté de prendre son annexe pour aller gonfler sa voile sur une plage déserte… Je crois que j’ai un mis un pied au paradis.
Nuit de Noël à Palma. Marina hors de prix (80 à 100 euros pour un 12 mètres hors saison !) et envahie de yacht de luxe. C’est pas vraiment l’ambiance grand voyageur, mais plutôt grand mytho !
Mais Palma est belle et elle le sait.
C’est la fin de cette première étape. Le temps de trouver une marina moins chère au petit port d’Andraixt sur la côte sud de Majorque, et Back to Bamako pour 2-3 semaines.
Hasta luego Antinea !
On suit et on attend la suite. Un peu de rêve et d’ évasion pour nous dans nos maisons étroites. À bientôt, bises . Bruno&Claudine
J’aimeJ’aime