Gilet jaune, j’entends que tu manifestes en France, que tu te plains des augmentations d’ impôts, et des taxes en tout genre, de la hausse du coût de la vie, de la baisse de ton pouvoir d’achat. Tu dis ne plus pouvoir joindre les deux bouts, et être obligé de bouffer de la merde pour vivre. Tu te plains d’être de plus en plus pauvre au lieu d’être de plus en plus riche comme c’était prévu par la croissance. Ta colère, dis tu, c’est le vase qui déborde, car cela fait des années voire des décennies qu’il se remplit de toutes tes déceptions. Moi, je suis un français résidant au Mali. C’est un poste d’observation particulièrement intéressant dans cette affaire. Dans ma cour à Bamako, nous avons un poste de télévision public, où les désoeuvrés se retrouvent le soir (j’ai limité la jauge à 20 places si c’est ta question…). Nous recevons les chaines francophones comme TV5 monde et France 24, qui nous informent de ce qu’il se passe en France en temps réel. Alors sache que les Gilets jaunes sont devenus un sujet qui nous passionnent ici, et les commentaires vont bon train dans le public, surtout lors des […]
Je me rappelle la première fois la que je suis arrivé en Afrique Noire, c’était il y a 30 ans, par le poste frontière d’Assamaka, entre l’Algérie et le Niger. J’avais traversé l’Algérie en autobus. A Tamanrasset, il n’y avait plus de bus, alors j’ai fait de l’auto stop auprès d’un groupe de français qui descendaient au Niger. Je les avais rencontrés au camping de « Tam », ils avaient acheté des vieilles voitures en France et comptaient les revendre en Afrique de l’ouest. André, dit l’Africain, était le chef du groupe et la figure charismatique. C’était un vieux baroudeur qui prétendait connaitre l’Afrique comme sa poche. André roulait à travers le désert sans guide, ni GPS, ni téléphone (inexistants à l’époque), juste avec la célèbre carte Michelin au 1 millionième qui couvrait toute l’Afrique de l’ouest. Une journée de route vous faisait avancer d’à peine quelques centimètres sur la carte. Et encore, si tout allait bien… Sa technique consistait à aller vers le sud, en essayant de suivre les bonnes traces, c’est à dire les plus nombreuses et les plus fraiches. Mais André était plus une grande gueule qu’un fin connaisseur du désert. J’ai compris assez vite qu’ils m‘avaient embarqué pour pousser […]
Quand on arrive au Brésil en provenance du Cap vert, on tombe naturellement sur l’ile de Fernando de Noronha, à 200 miles au nord est de Recife. C’est une réserve naturelle inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Isolée et peu peuplée, elle constitue une escale toute indiquée pour se réacclimater à ses semblables. L’approche est magnifique. Escorté par une multitude de dauphins et une escadrille d’oiseaux fantastiques, j’aperçois de très loin le pico de Morro, piton rocheux du genre pain de sucre, le reste de l’archipel étant recouvert d’une végétation qui cache toute présence humaine. La réserve qui occupe 80 % de sa superficie est un véritable sanctuaire terrestre et marin, un hymne à la Création. Des oiseaux d’un genre préhistorique, telles les immenses frégates, tournoient par centaines au dessus des reliefs, la végétation est luxuriante, et étrange pour ceux qui la découvre, tant il y a d’espèces endémiques. Vu des promontoires rocheux, on aperçoit les baleines croiser en toute quiétude à moins de 500 mètres des côtes. Dans des criques, des bandes de pacifiques requins se prélassent, tandis que les tortues ont leurs plages préservées. Les fonds marins multicolores dansent sous une eau translucide. Ici pas de marina équipée, […]
La transat c’est le rêve de beaucoup de navigateur. Mais pour moi, cela n’éveille pas autant de fantasmes que le Cap Horn ou le Pacifique. Ainsi la veille du départ, je ne ressentais aucune appréhension. Les prévisions météo étaient rassurantes et le routage simplissime. Pas ou peu de vent sur les 600 premiers miles, puis je devrais rencontrer, aux environs du 5ème parallèle nord, les alizés du sud-est, qui me conduiraient tout droit à Fernando de Noronha, au Brésil. Une traversée de 10 à 12 jours tout à fait accessible à un retraité de la fonction publique ! Ma seule crainte était de tomber en panne de moteur, ce qui m’aurait obliger à louvoyer des jours voire des semaines dans le pot au noir. Je suis donc parti un dimanche en fin de matinée, de l’ile de Brava, la plus sud et la plus paisible des Iles du Cap Vert, et c’est peu dire. Un léger vent de 10 nœuds souffle dans la bonne direction. J’installe le spi et c’est parti… pour une rêverie faite de siestes et de lectures qui va durer 11 jours. Je choisis pour commencer le livre de Stefan Sweig, « Brésil », car c’est ma […]
COMMENTEZ 1 RECOMMANDÉ A + A – Tout a commencé lorsque la concierge de mon immeuble à Marseille, m’annonce que l’appartement du 5ème a enfin été acheté, par des gens « bien sous tout rapport, des gens de l‘ONU. » Je ne pus m’empêcher de sourire à cette naïveté populaire concernant les fonctionnaires internationaux. Je n’ai rien contre les gens de l’ONU, mais pour les côtoyer assez souvent car je vis au Mali où ils sont pléthore, je trouve qu’ils ne sont pas meilleurs que les autres. En revanche ils ont de bien meilleurs salaires. En effet si le fonctionnaire européen double aisément ses revenus par rapport à un poste national, le fonctionnaire onusien le triple, sans compter les avantages de toutes sortes. Vous me direz avec raison que ce n’est pas joli-joli de regarder dans l’assiette de son voisin, que cela ne nous concerne pas. Et bien dans le cas présent, ces traitements astronomiques ont des conséquences (pas necessairement positives) sur la vie de centaines de milliers de personnes. La première conséquence est qu’ils ont tendance à s’attarder dans les missions lointaines. Alors qu’elles consistent bien souvent en une intervention d’urgence ou ponctuelle. Imaginez que le chirurgien qui vous […]
Quand on arrive en voilier au Cap Vert en provenance des Canaries, on ressent nettement ce qui sépare l’Afrique de L’Europe. Autant à Las Palmas je me sentais écrasé par cet énorme port industriel, cette immense marina surchargée, cette activité humaine incessante … Autant au Cap vert, tout semble paisible. La Marina de Mindelo, la seule de l’archipel, est petite, quasi déserte, et, comme assoupie au milieu de l’Atlantique. A peine se réveille t’elle lors de l’arrivée ou du départ d’un voilier. Ainsi, personne ne répondant à mes appels à la VHF, j’ai accosté au hasard sur une panne où se prélassaient 2 ou 3 voiliers. Après 8 jours de mer, j’ai apprécié de reprendre pied en douceur sur la terre ferme. Car notre âme qui s’est ouverte pendant la traversée, supporte mal les agressions du monde moderne : le vacarme des automobiles ou le fonctionnaire qui, avant même de vous laisser boire un coup, vous demande vos papiers ! A Mindelo, rien de tout ça… Est-ce du savoir-vivre ou de la passivité ? Cette question reviendra me hanter tout au long de mon séjour. Il y a manifestement une douceur particulière au Cap vert. La Saudade, une musique incarnée par Cesaria Evora, égrène ses […]