Dadji, une traversée de l’Afrique de Dakar à Djibouti

Dadji, une traversée de l’Afrique de Dakar à Djibouti

Première étape, le Sénégal Qu’auriez-vous fait à ma place ? Quand une jolie femme vous écrit sur Messenger :  « Bonjour, j’ai eu votre contact par un ami commun. Je projette de traverser l’Afrique de Dakar à Djibouti et aimerais faire étape dans votre Campement lors de mon passage à Bamako ? » J’ai d’abord cru qu’un copain avait créé un faux profil pour me faire une blague. Je me suis ensuite demandé si je rêvais. Depuis combien d’années n’avais-je pas reçu de demandes de la part de voyageurs transsahariens ? Dix ans ? Quinze ans ? Je ne sais plus ! C’était pourtant l’objet initial du campement écotouristique que j’ai construit en périphérie de Bamako dans les années 2000. Par précaution, je répondis sur un ton dubitatif : « Tu vas vraiment traverser l’Afrique ? Quoi qu’il en soit, c’est avec plaisir que nous t’accueillerons au Campement. » C’est ainsi que démarra ma correspondance avec Élodie qui devait m’amener quelques mois plus tard à l’accompagner de… Saint-Louis du Sénégal à Djibouti ! L’idée d’Élodie était de suivre le trajet de la Grande muraille verte, un projet panafricain initié en 2007 par le président sénégalais Abdoulaye Wade pour lutter contre la désertification, et d’aller à la rencontre des paysans et autres acteurs de ce projet […]

Djibouti

Djibouti

Djibouti… Ce pays a fasciné des générations d’aventuriers, de militaires français et, enfin, de touristes, envoûtés par les récits de Joseph Kessel et d’Henry de Monfreid. Quant à Élodie et moi, nous étions toujours à la poursuite de cette mythique Grande muraille verte qui va de Dakar à Djibouti. Existe-t-elle vraiment ? Existera-t-elle un jour ? Telles sont les questions auxquelles nous voudrions pouvoir répondre. ….

Farouche Éthiopie

Farouche Éthiopie

Farouche Éthiopie Je vous déconseille d’arriver à Addis-Abeba après avoir lu Thesiger ! Thesiger, aventurier et écrivain anglais naquit à Addis en 1910 où il passa toute son enfance. Son père était le chef de la légation britannique auprès de l’empereur Menelik II. Après des études supérieures effectuées en Angleterre, il retourna en Éthiopie sans y exercer de fonction précise. Simplement, il préférait la rude existence des tribus nomades aux suaves salons d’Eton ou de Cambridge, l’aridité des hauts plateaux d’Éthiopie aux pluvieux cottages du Sussex. Il admirait – plus que le sens des affaires de ses compatriotes – l’endurance et les qualités humaines de ceux qui vivaient alors dans le plus simple appareil. À cette époque, les farouches guerriers d’Éthiopie chassaient le lion à la lance pour prouver leur bravoure et portaient en collier les testicules des ennemis tués au combat comme autant de médailles. Ce monde-là n’est plus ! Heureusement ou pas, telle est la question que l’on peut se poser aujourd’hui, un siècle plus tard, en débarquant à Addis-Abeba. La ville, déjà immense, est en pleine expansion, en pleine effervescence ! Le monde moderne impose sa musique, wagnérienne, à coups de pelleteuses et de bulldozers ! On détruit les vieux quartiers à tour […]

À la rencontre des Mélanésiens

À la rencontre des Mélanésiens

L’arrivée Quatre jours après notre départ des Fidji, nous accostâmes sur l’île de Tanna, au Vanuatu. Plus exactement dans la baie de Port Resolution, du nom d’un des deux navires du capitaine Cook – le Resolution et l’Endeavour – qui y pénétrèrent en 1774.La baie est majestueuse, profonde, bien abritée des houles et des vents du sud. Elle est dominée au nord par le volcan Yasur, un hyperactif dont nous entendions régulièrement les puissants grondements. Des jets de vapeur s’élevant de ses flancs sur la rive nord conféraient à la baie un indéniable petit côté mystique.Port Resolution est célèbre pour son histoire, sa configuration et son volcan. Néanmoins, il ne mérite pas pour autant le nom de port, car il n’existe absolument aucune infrastructure digne de ce nom dans cette baie. Notre carte marine indiquait bien la présence d’un yacht-club, mais nous n’en voyions aucune trace. Nous apprîmes par la suite qu’un cyclone avait dévasté quelques mois plus tôt ce qui en tenait lieu : une simple paillote à l’extrémité du village. Port Resolution est également le nom du village qui en défend l’entrée (jolie expression médiévale totalement inadaptée à la situation). C’est un village de quelques centaines d’habitations dont […]

Pèlerinage au Tchad

Pèlerinage au Tchad

Nos chameliers ne parlent plus. Cela signifie qu’eux aussi commencent à souffrir de la chaleur… Ce n’est pas trop tôt, car ces gars-là sont des durs à cuire ! Ils ne montrent jamais leur degré d’épuisement. À 10 h, Mamat, le chamelier en chef, avise quelques touffes d’herbe et décide de s’arrêter afin que ses chameaux en profitent pour se restaurer. Il remarque également que les Nassaras – c’est nous – ont l’air cuits, mais il n’a aucune pitié pour eux. Pourquoi en avoir ? Les Blancs ont-ils pitié des pauvres nomades comme lui ? se dit-il.

Stevenson et les iles Samoa

Stevenson et les iles Samoa

Mon bateau et moi avions dérivé dans les îles de la Société en attendant que les frontières maritimes s’ouvrent à l’Ouest. Les îles des petits archipels – comme les Cook, les Tonga, et les Samoa – prenaient leur temps. Elles s’étaient tellement protégées depuis le début du covid qu’elles surfaient encore sur la première vague tandis que les pays plus ouverts attendaient la prochaine série… Enfin, au cours de l’été 2022, probablement en manque de devises, elles se décidèrent à ouvrir leurs frontières aux touristes. J’accomplis mes formalités de sortie de Polynésie française à Bora Bora, où l’attitude débonnaire des gendarmes faisait plaisir à voir. Je filai ensuite vers l’île de Maupiti, puis l’atoll de Mopelia, la plus occidentale des terres habitées de la Polynésie française – quatre habitants à mon dernier recensement. Mopélia où j’attendis le bon créneau météo avant d’appareiller pour les Samoa. C’était le cœur lourd que je m’apprêtais à quitter la Polynésie après un an et demi de bons et loyaux services – si l’on considère que se laisser vivre est le meilleur service qu’un Occidental puisse rendre à l’humanité de nos jours… Mais après cette errance géographique et psychologique, où je n’avais pas pu écrire […]